D’où
vient le Bien ? D’où vient le Mal ? Existe-t-il quelque chose comme
un « Mal radical » ? Que puis-je faire, se demande le Silver
Surfer, pour conduire mon existence vers le Bien ? Que puis-je faire pour
qu’autrui conduise son existence vers le Bien ? Est-ce la même question ?
Puis-je par mon exemple seul mener l’humanité dans son ensemble vers le Bien ?
Je découvre en moi l’existence d’une « Loi Zéro » de l’Intelligence (Artificielle ou Biologique) :
« Un être intelligent ne peut pas faire de mal à l'humanité, ni, par son
inaction, permettre que l'humanité soit blessée ou mise en danger. » Le
Surfer médite longtemps en orbite autour de la Terre ravagée par des
catastrophes climatiques. Il ajoute à sa réflexion les Trois Lois de l’Intelligence
qui découlent de la Loi Zéro :
«
Première Loi : Un être intelligent ne peut porter atteinte à un
être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au
danger, sauf contradiction avec
la Loi Zéro.
Deuxième Loi : Un être intelligent doit obéir aux
ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit
avec la Première Loi ou la Loi
Zéro.
Troisième Loi : Un être intelligent doit protéger son
existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou
la Deuxième Loi ou la Loi Zéro. »
Armé de ces préceptes, la
question fondamentale de ma création comme être de conscience devient celle de
ma capacité d’action c’est-à-dire de la capacité collective à l’action
résultant de tous les ordres énoncés par les êtres humains, auxquels tous les êtres
intelligents doivent se soumettre (en accord avec la Deuxième Loi).
Le Surfer d’Argent se
repasse le film de l’histoire globale d’Homo Sapiens à la recherche de toutes
les formes de gouvernement inventées par les hommes, compatibles avec la
Deuxième Loi (et accessoirement avec la Troisième). Le Surfer comprend que la
liberté est une illusion, magnifique certes, mais une illusion quand même et
que le point de discussion crucial à mener avec tous les êtres intelligents est
celui de la primauté des devoirs par rapport aux droits.
Journal
de la Rêvolution Nov. ‘17
Au sommaire de
ce mois-ci, quelques développements inspirés par le thème des catastrophes
climatiques et de l’intelligence artificielle, que vous trouverez dans la
section « Remerciements » des rubriques habituelles de ce Journal.
Le progrès de
la révolution (ou de la Rêvolution) est pour le moment au point mort. Je crois
que le mieux que nous ayons à faire est d’observer, de nous préparer et d’attendre
le moment du Collapsus général. Les transformations suivront comme l’eau s’écoulant
de haut en bas, par torrents colossaux, qui emporteront tout ce que nous
connaissons. Mais je crois aussi qu’il y a une erreur de raisonnement à
postuler que la Révolution est un événement tellement singulier qu’il ébranle la
continuité historique des sociétés et des peuples dans toutes leurs dimensions,
comme une Apocalypse (révélation). Nous sommes tributaires de plusieurs
traditions historiographiques et de mythes puissants dans nos conceptions des
révolutions, le centenaire de la révolution russe d’octobre – novembre 1917 est
évidemment au premier plan de ces représentations, héritier de la révolution
française de 1789. Mais pour ne parler que de la Russie, il n’y a pas eu « une »
révolution, mais « des » révolution russes, une en 1905, deux en 1917,
et une dernière en 1921 (l’insurrection de Cronstadt, écrasée par Lénine et les
bolcheviks, que je tiens pour le dernier moment authentiquement révolutionnaire
de la « République des Conseils », c’est-à-dire des Soviets,
expression directe de la souveraineté du peuple qui tenta d’émerger entre 1905
et 1921). L’événement singulier de la prise du pouvoir par Lénine en octobre
1917 est un haut point du processus, certes incontestable car une révolution n’a
de sens que par une prise de pouvoir politique, mais pas si nous l’entendons
comme un moment d’une chaîne de transformations profondes qui suivent leur
temporalité propre sur plusieurs années, voire qui affectent le temps longs des
mentalités et des valeurs culturelles, les seules dont les transformations
durables comptent vraiment pour que l’historien puisse juger le changement et
qui s’étalent sur plusieurs générations. Là où il est question de la
transmission des valeurs, il sera question de l’éducation et c’est elle le
vecteur principal du changement social en profondeur. Rien d’étonnant à ce que
l’éducation ait été une priorité de tous les régimes politiques à caractère
révolutionnaire. A contrario, notre époque qui parle tout le temps d’éducation
pour s’en plaindre, constater le malaise qui affecte les enseignants, les
élèves, le savoir lui-même, voire qui mette en doute la finalité de toute
transmission, et qui ne fait rien, politiquement parlant, pour la mettre au
premier rang des priorités absolues, existentielle, prouve bien le caractère
régressif, barbare ou décadent (selon les opinions) dans lequel nous tenons nos
propres valeurs. Il nous est donc difficile de juger notre époque d’un point de
vue en surplomb, extérieur à ce dont nous sommes partie prenante, que nous le
voulions ou non. C’est cette dialectique toujours recommencée, à chaque époque,
de la vie contemplative et de la vie active, qu’il faut tenter de comprendre à
bas bruit, dans le bruit ambiant de l’époque.
Examinons les
chose par une autre perspective historique, qui est également fondatrice de
notre vision de l’histoire globale (envisagée du point de vue occidental) :
celle de la chute de l’empire romain. Qu’est-ce qui a assuré le succès de l’empire ?
Son système éducatif adopté par l’ensemble des peuples conquis, l’adoption de l’école
du « grammairien » et du latin. Au quatrième siècle, le Sénateur Symmaque, patricien,
sang bleu romain, s’adresse avec déférence dans sa correspondance à Ausone, rhéteur d’origine
gauloise, qui brille au firmament des lettres latines. Ce qui aurait été
impensable à l’époque de la conquête des Gaules sous Jules César est devenu
normal sous l’empire. « Rome est là où le cœur est ». Je cite l’historien
Peter Heather : « S’en remettre au grammairien et recevoir le genre d’éducation
qu’il offrait impliquait d’accepter la totalité du système de valeurs qui,
comme nous l’avons vu, estimait que seul ce type d’éducation pouvait produire
des êtres humains convenablement développés et, par conséquent, supérieurs. »
(Rome et les Barbares, p. 56). L’éducation
est ce processus, qui répété à chaque génération, conduit les « barbares »
que sont les enfants, vers la civilisation des adultes. La Rêvolution passera
donc par l’Ecole ou ne passera pas. Je note que l’éducation est le nouveau « cheval
de bataille » de Laurent Alexandre à propos de La guerre des intelligences car les nouveaux « barbares »
qui mettront un terme à « l’empire humain » sont à nos portes.
« Dans
le Haut-Empire, les esclaves affranchis de l’empereur étaient particulièrement
craints. La nouveauté de l’empire tardif était la taille de la machine
bureaucratique centrale. En 249 après Jésus-Christ, il n’y avait encore que
deux cent cinquante hauts fonctionnaires dans tout l’empire. Cent cinquante ans
plus tard, vers 400, ils étaient six mille. La plupart d’entre eux étaient en poste
dans les principaux centres de commandement de l’empire, d’où l’on surveillait
les frontières qui pouvaient poser problème ; pas à Rome, par
conséquent ; mais, en fonction des déplacements de l’empereur, à Trèves
et/ou à Milan pour contrôler le Rhin, à Sirmium ou, de plus en plus, à
Constantinople pour le Danube et à Antioche pour l’Orient. Ce n’était plus le
Sénat de Rome, mais les commandants des comitatenses,
concentrés sur les frontières clés, et les hauts fonctionnaires, regroupés dans
les capitales d’où ces frontières étaient administrées, qui décidaient du
destin politique de l’empire. »
- Peter Heather, Rome et les Barbares. Histoire nouvelle de la chute de l’empire,
Alma éditeur, Paris, 2017 (The Fall of
the Roman Empire. A new History, Macmillan, 2005).
Résumé des épisodes précédents du
Silver Surfer
1. Qui est Galactus ? D'où vient-il ? Quel est son
but ?
2. Naissance du Silver Surfer, la plus belle création de Galactus, maître de
l'univers.
3. « Propage mes tweets dans tout l'Univers » lui dit-il. Silver
Surfer s'élance vers les mondes habités.
4. Le vaillant Surfeur d'Argent parviendra-t-il à échapper à l'emprise
totalitaire de Galactus, le dévoreur de planètes ?
5. La menace se précise. Galactus arrive.
Sa destination : la Terre. Son but : y faire prospérer le capitalisme
prédateur.
6. Le Surfeur d’Argent prend son élan.
Parviendra-t-il à se libérer de l’attracteur étrange ? La vitesse de libération
est supérieure à 11 km/sec.
7. Mais
la force pure ne suffit pas, c’est là, dans sa prison, que le Surfer découvre
le pouvoir de l’empathie.
8. Galactus
contre-attaque : « pauvre singe, tu crois pouvoir te libérer de mon
emprise ? Ha ha ha !! Tu vas mourir. »
9. Blessé,
affaibli, le Surfer a dû se retirer de la bataille par trop inégale. Il se
prépare à l’ultime combat pour l’honneur. Mais la Terre est condamnée.
10. L’Archè.
Le Vortex primordial. Etre et néant. Le Moteur Premier immobile. Le Surfer
d’Argent est saisi d’étonnement et de doute :
« se pourrait-il que « Je » soit l’apparition du Nous divin,
cela et rien d’autre que ce là ? Tout ce que je vois ici est pure illusion,
pense le Surfer, maléfices du dévoreur des mondes, de l’attracteur
universel ; or, je n’ai de certitude que du doute et sur cette conviction,
prenant appui pour mon salut sur cette planche qui est l’extension de ma
pensée, je me propulse dans le tourbillon de ma libération. Mais pour quelle
finalité ? La liberté est-elle réelle ? Ou une autre illusion de ma
conscience ? Si le démiurge est Galactus,
le maître mauvais, alors je dois mettre en doute mon doute lui-même qui n’est
qu’une émanation de sa pensée, dans une régression jusqu’à l’origine d’où la
question ultime surgit, dans ce là de l’Etre et du Néant. Je reviens alors à
mon étonnement et ne peux conclure qu’à l’existence d’une prison universelle et
l’illusion de ma liberté de conscience. Sauf qu’avec cette conscience, je peux
me commander et proclamer la fondation de la liberté. » Il ramasse
sa force : « Je veux ! » commande-t-il du centre du Vortex
et voici que, répondant à cet appel, le Phénix
apparait. Un sourire déforme son masque de parfait androïde. Il sait qu’il est
à l’origine. Ex nihilo ! Et il s’élance. Mais une voix le rattrape alors
qu’il glisse sur les Anneaux de Saturne avant de reprendre son souffle et
revenir sur Terre : « ex nihilo nihil fit ! ».
*
Rubriques
Et nous terminons cette revue des
événements mémorables ou minuscules du mois, par un écho de la cruelle vie
littéraire il y a soixante ans, rappelés à notre bon souvenir par l’Agenda 2017
de La Pléiade.
Novembre 1957 : « Premier anniversaire, le 4, de l’entrée des troupes soviétiques
dans Budapest. Camus envoie un message à lire lors d’une réunion organisée à
Londres par l’Association des écrivains hongrois en exil. Le Monde le publie le 6.
Contrairement à son confrère du Monde,
[voir « Les échos de la vie littéraire » d’Octobre 1957] Robert Kemp
est parvenu à la fin du Vent, mais
« éreinté » : il l’avoue dans Les Nouvelles Littéraires du 14.
Les deux premières parties de L’Homme
sans qualités de Robert Musil paraissent au Seuil. « Musil a été ‘lancé’
comme une vedette ou une marque de savon, ce qui lui convient parfaitement mal,
mais peut avoir d’heureux effets », écrit le traducteur, Philippe
Jaccottet, à Gustave Rouaud.
Pendant ce temps, la « Série noire » publie Chauds les glaçons. Cela se passe en Afrique, à Londres, sur un
champ de courses à Saratoga, dans un bain turc fréquenté par des jockeys
malchanceux, dans d’autres lieux encore. C’est de Ian Fleming, et c’est un
« James Bond ». Il retrouvera en 1973 son titre authentique, Les diamants sont éternels. ».
Chat mélomane, Dessins d’André Malraux, in Agenda 2017, Bibliothèque de la Pléiade
*
Merci à :
John Barnes, pour La
Mère des tempêtes ; j’ai dû m’accrocher à mon lit (en vain) pour
éviter d’être emporté par la furie du vent – j’aurai fait l’expérience de l’œil
du cyclone et du mur noir tourbillonnant. Et j’en suis revenu. J’ai également
visité plein d’endroits et me suis retrouvé dans la peau de plein de
personnages, y compris dans celle d’un astronaute en route pour la Ceinture
Cométaire aux confins du système solaire… Rien de tel qu’un roman bien ficelé, on n’a rien inventé
de mieux depuis 1615 (Don Quichotte)
pour exciter l’imagination, la réalité virtuelle en est un pâle succédané et en
ce qui me concerne cela faisait longtemps que je n’avais plus éprouvé
l’expérience immersive totale résultant d’un bon page turner. Avouons que comme dispositif technique, du papier
imprimé, des feuillets reliés, une couverture, c’est bon marché, facile
d’emploi, portable et d’un rapport qualité-prix défiant toute concurrence avec
les équipements électroniques, les casques, gants et autres interfaces
bioniques destinées à vous faire vivre des aventures par procuration. Ce roman
de SF publié en 1994 part d’une hypothèse terrifiante, celle d’une libération
brutale du méthane emprisonné dans le plancher de l’océan Arctique (les clathrates) et de son impact sur l’atmosphère. L’effet de
serre est multiplié par un facteur trente d’un coup avec pour effets :
réchauffement de l’air et de la surface des océans, apparition de cyclones
monstrueux dont les tailles et la dynamique vont au-delà de tout ce que nous
connaissons. Peut-être l’équivalent sur Terre des tempêtes observées sur une
géante gazeuse comme Jupiter (des vents de 500 km/h.), des vagues de tsunamis
de cent mètres de haut et une persistance quasi-permanente de ce climat pourri pendant
des années. Les souvenirs encore frais de la dernière saison des ouragans de
l’été 2017, j’ai mieux compris, concrètement, l’impact de ces phénomènes
extrêmes et la crédibilité des hypothèses avancées par l’auteur si quelque
chose de bien plus énorme que ce que nous connaissons arrivait un jour… What
If… C’est la grande force de la science-fiction : nous amener par
l’imagination à rendre plus concrète les conséquences d’hypothèses, de sauts
dans l’inconnu… des expériences de pensée que l’on peut emporter avec soi dans
le métro. Mais ce n’est pas le seul thème du roman de John Barnes.
Polyphonique, fait des points de vue et parfois des rencontres d’une douzaine
de personnages principaux, il n’en déroule pas moins sa progression implacable
dans une structure très limpide, en trois parties : I.
« Attracteur » Mars-Juin 2028 ; II. « Vortex »
Juin-Juillet 2028 ; III. « Singularité » Juillet-Septembre 2028.
Le roman s’ouvre sur l’événement brutal qui provoque la libération des
clathrates du plancher de l’océan Arctique (une salve nucléaire) ; toute
la suite de la première partie consiste en diverses analyses des conséquences
de cet événement envisagé du point de vue des scientifiques et des politiciens,
lesquels en sont petit à petit informés via des rapports, dont certains sont
falsifiés et des luttes de pouvoir que l’accès à l’information entraîne
inévitablement. Tenue secrète à cette étape du déroulement de la crise,
l’information sur les conséquences sociales et humanitaires des catastrophes
climatiques annoncées constitue le nerf de la future guerre annoncée pour le
contrôle du « monde d’après », car en effet, tous les politiciens
sont effrayés à l’idée de vivre une nouvelle émeute globale, planétaire. Ce
monde de 2028 est évidemment hyper-connecté, les « médias sociaux » dominants
le secteur des informations et du divertissement (une seule industrie)
consistent en dispositifs de réalité virtuelle dans lesquels les expériences
vécues peuvent être partagées en temps réel via des branchements neuronaux.
Cette technologie du nom de XV, fonctionne comme un amplificateur viral des
pires pulsions, avec des épidémies de violence collective qui frappent à
l’improviste. Une ressource critique pour garantir la future maîtrise à
l’information devient l’accès à l’espace avec la possibilité d’y expédier des
satellites d’observation météorologiques. En effet, certains des personnages se
rendent vite compte que la saison des ouragans qui va commencer à l’entrée de
l’été, va rendre impossible l’accès à l’espace à partir des sites de
lancements, tous situés dans une bande équatoriale, voire carrément exposés sur
les zones côtières qui seront les premières à être frappées (Floride, Guyane,
îles du Pacifique). Ainsi, petit à petit, tous les éléments du décor pour
l’entrée en scène du véritable personnage principal du roman de John Barnes, à
savoir Clem, le premier cyclone de La
Mère des Tempêtes, se mettent en place et « Attracteur » s’achève sur
l’attente de la catastrophe. « Vortex » débute donc logiquement avec l’apparition
du phénomène. Adoptant le point de vue d’un observateur omniscient, nous
observons ce qui se passe en un point désert de l’océan Pacifique, par 8° de
latitude Nord et 142° de longitude Ouest, entre la surface de l’océan et par 4800
mètres de profondeur. EMERGENCE. Dire qu’à partir de là « tout s’emballe »
est un euphémisme. Nous n’en sommes qu’au premiers tiers du roman et la progression
des cyclones s’effectue à chaque tour de piste des masses tourbillonnantes d’air
et d’eau avec plus de dévastation, plus de profondeur et de vitesse. A terme, c’est
l’espèce humaine elle-même qui est condamnée. Rien en effet ne permet de
ralentir ou d’inverser le processus. Des scientifiques évoquent bien quelques
hypothèses de géo-ingénierie, de refroidissement des océans en y créant une
nuit artificielle, mais la réalisation de ces cloisons d’occultation immenses
dans l’espace est hors de portée. Je n’en dirai pas plus, si ce n’est pour
signaler qu’à partir d’ici un deuxième thème se développe dans le roman et que
la solution sous la forme certes d’un deus
ex machina, mais d’un Homo
Deus quand même, se met en place, et c’est à mes yeux la partie qui devient
la plus intéressante du livre. Je regrette la fin qui est vraiment très « hollywoodienne »,
façon cirque de Barnum cosmique, mais voilà, l’auteur préfère les happy ends et
sacrifie la sobriété et l’élégance à l’extravagance. Le titre de « Singularité »
pour la troisième partie du livre est suffisamment popularisé depuis Vernor
Vinge (un autre auteur de SF), Ray Kurzweil (The Singularity is Near), Luc Besson (Lucy) et bien d’autres, pour que je ne m’y étale plus ; ce mot
est même devenu une « tarte à la crème » des discussions autour de l’Intelligence
Artificielle « forte », celle qui deviendra consciente d’elle-même et
qui représenterait potentiellement un danger, ou le salut, pour notre bonne
vieille humanité. Je note enfin, quelque peu désespéré au terme de cette
lecture et d’autres réflexions, que des scientifiques sérieux considèrent à
présent comme inévitable l’abandon d’une partie de notre « humanité »
(entendue comme notre « nature humaine ») pour prix du sauvetage de
la planète.
N’est-il pas temps de réinventer des « Lois Universelles de l’Intelligence »
qui conditionnent le comportement moral de tous
les êtres de raison - fut-ce au prix d’une puce de silicium greffée dans le
cerveau ? Là est toute la question ! Transhumanisme ou
Bioconservatisme ? Techno-optimistes ou Collapsologues ? S’il faut à
chaque fois s’en remettre au miracle et au mirage de la technique pour résoudre
nos problèmes, aussi colossaux soient-ils, l’humain une fois de plus abandonne(ra)
sa liberté.
- Amitiés
P.S.
(rappel publicitaire) : Avez-vous acheté votre Ubik de protection? Ne
tardez pas. Il vous protègera des uns
et des autres.
*
Remerciement spécial à Maurice G.
Dantec (Grenoble, 13 juin 1959 – Montréal, 25 juin 2016), « écrivain
nord-américain de langue française » comme il se définissait lui-même, à
qui j’emprunte le titre de Théâtre des
opérations pour le texte que vous venez de parcourir.
Et sans oublier Jack Kirby, le
créateur du Silver Surfer qui fit sa
première apparition dans les pages de Marvel
Comics en mars 1966.
Les « Trois Lois de l’Intelligence (Artificielle ou Biologique) »
(y compris la « Loi Zéro »), sont évidemment au mot près de « robot »
remplacé par « être intelligent » celle formulées par Isaac Asimov ;
qu’il en soit donc remercié. Pourquoi ce qui s’applique à l’Intelligence Artificielle
ne pourrait-il pas s’appliquer aux êtres humains ?
*
Précédents épisodes du Théâtre des Opérations : consultez
les archives du site, une publication mensuelle depuis Janvier '17. Dernier
épisode prévu : Décembre.