vendredi 2 novembre 2018

Métamorphoses de C. (suite et peut-être fin, 8ème partie)


Calvin goes Cyber craze



  Nous vivons des temps d’accélération. Qu’est-ce à dire ?
En physique mécanique, le mouvement d’un objet (simplifié à un point) sur une droite peut être uniforme ou accéléré.
  La vitesse d’un point M est la dérivée du vecteur position OM par rapport au temps.
V = dOM/dt
  L’accélération d’un point M est la dérivée du vecteur vitesse v par rapport au temps.
a(t) = dV(t)/dt
  Ces notions sont enseignées au collège. Elles sont comprises intuitivement et par expérience directe (observation, déplacements dans des véhicules qui sont d’abord à l’arrêt, accélèrent, et ensuite gardent une vitesse constante - cas épuré).
   Ces notions deviennent plus difficiles à comprendre lorsqu’elles débordent de notre expérience directe, physique, du monde et concernent des valeurs moyennes (nous devrions dans ce cas tenter d’en saisir par l’intuition l’essence en « comprimant » ou « agrégeant » nos expériences de divers moments indépendants), ou bien des valeurs extrapolées, à venir (semble plus facile à saisir par l’entendement car notre capacité d’imagination est sans limite mais en vérité, nous ne « voyons » pas le futur - il n’y a pas de boule de cristal). Nous vivons en permanence dans un flux continuel de phénomènes naturels dont certains paramètres sont mesurés, comparés, extrapolés, phénomènes intuitifs ou d’autres, requérant un outillage plus élaboré pour être pensés (représentations graphiques, équations, modèles de calcul, algorithmes) nous forçant à réfléchir, prendre le temps d’analyser et de commenter (poser des questions est une bonne façon de commenter une information : « je n’ai pas compris » est un des énoncés les plus intelligents que nous puissions faire - ce que tout le monde confirmera, qui a l’expérience du contraire).
  Donc, nous vivons des temps d’accélération. De quoi, par rapport à quoi ?
Si l’on pense au problème gigantesque du changement climatique, il est facile d’isoler une variable, par exemple la courbe des températures moyennes enregistrées à la surface du globe et d’observer son évolution au cours d’une certaine période, d’évaluer sa vitesse ou son accélération par rapport à un référentiel de mesures fiables et comparables dans le temps et dans l’espace (ne me croyez pas sur parole, ce n’est pas si facile que cela, en fait des centaines ou des milliers de scientifiques ne font que cela depuis des années - mais soit, admettons la facilité de cette mesure et sa mise en graphique, pour notre entendement qui a besoin d’informations simplifiées pour comprendre un problème complexe). On pourra à bon droit conclure que la « cinématique » de la température moyenne (qui est un agrégat) est uniforme, ou varie « à la même vitesse » ou est en train d’accélérer (sa vitesse augmente plus vite d’un intervalle de temps au suivant). Prenons d’autres mesures suivies dans la science du climat, les concentrations de monoxyde ou de dioxyde de carbone, ou d’autres gaz à effet de serre. Les courbes suivent le même modèle (afin de pouvoir les superposer, les comparer) mais la partie « data » est encore plus complexe à mesurer, interpréter etc.
  Attention ! Je ne suis pas en train de faire une minute « climato-sceptique ». Ce n’est pas cela du tout. Je suis en train de vous dire que tout cela est extrêmement compliqué.
  Maintenant, imaginez que quelqu’un vous parle d’accélération dans un autre contexte, plus vague, plus général, que les courbes de température ou de CO2 du climat, qu’il évoque une accélération de la technique ou de l’emballement des écosystèmes ou encore des crises sociales ou des chocs économiques. On s’éloigne de la physique mécanique et le locuteur utilise (à bon droit) ce signifiant « d’accélération » dans un sens plus sociologique ou linguistique (nous utilisons des mots aussi pour faire de la science, cela ne nous interdit pas d’utiliser ces mêmes mots en retour dans le langage courant - mais ce qu’on en fait, dans la dimension dite « performative » du langage, c’est-à-dire dans le but « d’agir » sur autrui - donner des ordres, influencer, persuader, menacer, faire des promesses etc, tout cela c’est le « performatif », cela fait donc beaucoup, en fait l’essentiel de notre communication sociale consiste à parler pour agir sur autrui - Quand dire c’est faire, Les actes de langage etc…), tout ce que nous faisons des mots dans la vie, n’est pas neutre. L’homme de science neutre, aseptisé, objectif, est une fiction. Lui aussi fait des choses, dit des choses, avec une intention. Ce n’est pas vraiment un scoop.
  Nous vivons des temps d’accélération. Je n’en sais rien pour la bonne raison que je suis « à l’intérieur » du référentiel dont on parle et que cette connaissance ne peut venir que de « l’extérieur » - par exemple, dans le futur, examinant des courbes plus importantes du passé, les historiens ou les scientifiques, auront de meilleures données pour identifier, peut-être, l’une ou l’autre année, ou une période, comme celle qui constitue le « pivot » autour duquel une accélération s’est produite.
  Je ne sais pas si 2018 est une année pivot. Personne ne le sait. Absolument personne. Aujourd’hui. Nos descendants nous informerons en temps utile.
  A long terme comme on dit, nous sommes tous morts. C’est une connaissance qui n’est pas utile pour l’action. Pour la méditation sur la condition humaine, par contre, c’est une pensée qu’il faudrait réinjecter ici ou là pour modérer les ardeurs démiurgiques de certains et les aider à relativiser leurs ambitions (mais justement, quand d’aucuns commencent à nier la mort, ou à la traiter comme un « problème » à résoudre… ceux-là sont convaincus de vivre une époque très excitante d’accélération, ils veulent en fait que la vitesse du changement - technique, sociétal, soit encore plus rapide afin d’être plus vite arrivés à leur objectif qui est l’immortalité - je parle des transhumanistes bien entendu, des techno-prophètes de l’optimisme - visage caché du nazisme du XXIème siècle comme je l’ai déjà écrit. Attention, danger !!!)
  A court terme, je m’occupe du court-terme et c’est ainsi que je construis du temps long.
Il n’y a aucun plan qui tienne un temps raisonnablement long sans changer en cours de route. Je suis persuadé que c’est une des rares constantes universelle de la condition de l’homme historique. Qu’est-ce qui m’occupe alors à court-terme ? Des problèmes à résoudre. Si ces problèmes m’envahissent, tombent les uns après les autres, en cascade, en rafale, tout ce que vous pouvez imaginer de pire sans me laisser souffler, alors il y a fort à parier que je vais m’effondrer, j’aurai épuisé tôt ou tard mes capacités de résilience.
  Si ces problèmes surviennent par contre à un rythme plus modéré, si j’ai pu en « anticiper » l’un ou l’autre et mettre en place des mesures de réduction, de gestion de crise etc.., alors j’ai peut-être une chance de m’en sortir et de continuer à construire ainsi du court-terme, sur le temps long.
  De quoi suis-je en train de parler ?
  De la différence fondamentale qui existe entre les prophètes et les lanceurs d’alerte, entre les idéologues et les simples « gestionnaires des risques », mais aussi de la différence qui existe entre « anticiper » ou « prévenir » un problème et y être confronté, avec succès, lorsqu’il arrive (sous la forme anticipée ou sous une autre, compte tenu de la règle universelle que « tout change avec le temps » y compris, surtout, nos plans).
  Je parle de notre capacité de résilience.
  Comment construit-on, individuellement, socialement, de la résilience ?
  Par des scénarios, des projections, des récits (« l’effondrement » ou d’autres récits, de reconstruction après un effondrement, de collaboration et d’entraide plutôt que de survivalisme) ; mais aussi par des décisions (économiques, politiques), mises en œuvre par des entreprises et par des collectivités, des états, des groupes d’états… l’ONU ? On peut rêver.
  On construit de la résilience à partir du moment où les gens, vous, moi, nous commençons à parler des problèmes, ceux que nous voyons, que nous pouvons constater, faire l’expérience, ou ceux qui pourraient arriver, qui arriveront plus ou moins sûrement.
  Quelques règles à respecter dans ce jeu de rôle de « comment construire une capacité de résilience » :
  On écoute toutes les idées.
  On se met tous d’accord sur le fait « qu’il n’y a pas de boule de cristal » et autres « métarègles », parmi lesquelles on pourrait identifier celle-ci (« la boule de cristal » en est un exemple) : « il n’y a pas de Deux ex machina qui viendra nous sauver » ; « les plans sont conçus pour ne pas être respectés et c’est normal ».
  On réfléchit aux priorités, on essaye de définir une « stratégie » (un grand mot, en fait on se met d’accord pour classer les idées sur lesquelles on va se mettre au travail, dans un certain ordre).
  Par exemple, le genre de questions qu’il faudrait se poser :
« Dites les gars, il ne serait pas temps de commencer à se demander comment on va faire pour réorganiser notre agriculture, pour assurer qu’il n’y aura ni disettes ni famines, émeutes ou guerre pour le pain ? »
« Pareil pour l’eau… dites les gars ? »
« Pareil pour l’énergie … dites les gars ? »
Etc etc
  Construire de la résilience, cela s’appelle je crois, dans le vocabulaire des choix politiques qui s’offrent à nous, mettre en place des politiques de développement durable et miser sur le (bon) exemple pour que d’autres nous suivent (principe essentiel de la résilience : tout seul, on n’arrive à rien). L’offre qui y correspond en termes de programmes ? Je vous laisse analyser le menu au cas par cas. Pour le dire vite, si vous pensez « qu’il faut plus de Croissance pour arrêter les dégâts de la Croissance » (la réponse au problème du changement climatique viendra de la technique), vous pourriez essayer de réfléchir à un autre point de vue, selon lequel « il faut ralentir la Croissance actuelle parce que ça va trop vite et qu’on n’a plus le temps de se poser, de réfléchir comme il faut, de prendre les bonnes décisions et de les appliquer, d’avoir le temps de bien les appliquer ». Si par contre vous êtes partisan de la théorie de la décroissance, arrêtez-vous et analysez la société dans laquelle vous vivez et tous les bénéfices très tangibles, vitaux, qu’elle vous procure ainsi qu’à vos enfants et demandez-vous d’où viennent les innovations (« comment ça marche ce truc des inventions ? ») et le progrès des connaissances scientifiques. Demandez-vous jusqu’à quel point vous pourriez-vous passer de ces connaissances, dans le but d’influer positivement sur le cours des choses.
  Aux uns comme aux autres, je demande : ne construisez pas des plans en fonction d’hypothèses extrêmes (« avenir radieux » d’un côté contre « gros effondrement de merde » de l’autre), seulement en fonction d’hypothèses raisonnables. Vous verrez que vous avez beaucoup plus en commun les uns avec les autres.
  Donc, les idéologies, à la poubelle.
Libéralisme ? A la poubelle.
Capitalisme ? A la poubelle.
Anti-capitalisme ? A la poubelle.
Anti-libéralisme ? A la poubelle.
(Même chose avec le techno-scientisme, avec le religionisme, avec le laïcisme, avec le Raëlisme, avec le Ctulhisme, avec le Christianisme, avec l’Islamisme, tout ce que vous voulez).
« Pro » ou « anti » de ce que vous voulez qui se termine en « isme » : à la poubelle.
  Aucun « isme », plus jamais, juste des problèmes que l’on peut raisonnablement anticiper et auxquels on peut raisonnablement répondre, dans des délais raisonnables.
  Le choix de la raison, du jugement « juste », de la justice sociale.
  Résilience et empathie ; ça va ensemble.
Vous êtes un gros merdeux qui aime polluer son monde, qui s’en fout des autres, qui pense « fric », « pouvoir », « grosse bite, plus grosse que celle du voisin », « jouissance » ? Vous êtes un mâle alpha, un succès (tout relatif) de l’évolution d’Homo Sapiens, vous êtes dans le fond Monsieur (ou Madame, car il y aussi des « mâles alpha » femelles), je vais vous dire un truc qui ne va pas vous faire plaisir, vous êtes un génocidaire en puissance.
  C’est ainsi. Il fut une époque lointaine ou cinq à six espèces différentes du genre Homo se partageaient la Terre (dont le fameux Neandertal). Il n’en reste plus qu’une. Que sont devenues les autres ? Bouffées, au propre ou au figuré. Notre espèce excelle dans les crimes de masse. C’est un lourd handicap. On peut faire avec. On peut essayer de s’en sortir, non ? Cela fait une bonne idée de post-it sur la liste des problèmes stratégiques.
  Donc, si vous faites partie de ceux qui se reconnaissent dans le « mâle alpha potentiellement « donneur d’ordres génocidaires » », passez votre chemin. Priez pour que « le jour d’Après » quelqu’un vous tende la main.
  Oui, j’oubliais un détail de taille. Les gardiens des camps d’extermination, les massacreurs à machette du Rwanda et les autres, n’étaient pas tous des « mâles alpha », loin s’en faut ; ils étaient en fait, dans leur immense majorité, soumis aux ordres, heureux d’être serviles, criminels et serviles, le pied absolu. En fait, « le syndrome du mâle alpha » est une pathologie sociale de production / reproduction d’un modèle basé sur la violence physique. C’est là-dessus qu’il faudra travailler (un post-it s’il vous plait, couleur rouge). Ajoutez une info : « les femmes, l’égalité hommes-femmes, vous connaissez ? C’est un truc qui semble bien fonctionner, les sociétés qui valorisent les « modèles féminins » développent peut-être des anticorps contre leurs tendances génocidaires. Faut étudier ça (post-il s’il vous plait, on va le mettre en vert celui-là… vous préférez en bleu ? ok, va pour le bleu).
  Alors, accélération ou pas ? En route vers l’effondrement ? Quand ? Comment ? Arrivera, n’arrivera pas ?
  « L’effondrement » est peut-être déjà arrivé. Il est peut-être déjà en cours, à bas bruit.
  Encore une fois, seul un historien dans le futur pourra « dater » les événements.
  Un bel exemple de cette reconstruction du passé et des mythes qu’il engendre : en 476 après J.-C., nul citoyen de l’Empire Romain d’Occident ne s’est dit : « ça y est, les gars, c’est fichu, nous sommes en train de vivre la Chute de l’Empire Romain et c’est un Effondrement de civilisation. » Cette année-là fut une année « comme les autres », avant ou après (dans un certain intervalle) dans les territoires de « l’Empire ». Ce n’est que plus tard que les historiens lancèrent la théorie de la Chute (assez tard en fait, c’est le britannique William Gibbon qui s’en est fait le publiciste le plus célèbre, en 1776).
  Certains vous diront que tout cela c’est du bullshit, du façadisme, qu’il faut travailler sur les « vrais problèmes » (l’inégalité des richesses distribuées, la forme des régimes politiques etc). Ont-ils raison ? Ont-ils torts ? Je n’en sais rien.
  Si leur idée fixe se décline en « isme » : à la poubelle.
Totalitarisme ? A la poubelle
Démocratisme ? A la poubelle.
(Ah bon, t’es fou ? Tu veux un Erdogan, ou un Poutine… ajoutez qui vous voulez comme chef d’Etat présentant un profil autoritaire - pas seulement les dictateurs, Macron fait partie du lot, et le Premier Ministre Belge aussi, roquet débile ? Tu veux « ça » ?
(puisque l’on m’interpelle, je réponds :
- non, je ne veux pas « ça » - dictatures éclairées, ou semi-dictatures plutôt que démocraties, je ne veux rien qui ressemble de près ou de loin à une idéologie).
  Dont acte.
No ideology here.
No pasaran ideologistas
  La résilience, on l’a vu, passe par :
L’apprentissage de la raison pour analyser les problèmes, établir les priorités, chercher les solutions (c’est la dimension « intellectuelle »)
L’empathie (qui ne s’apprend pas vraiment mais que l’on peut choisir de valoriser socialement)
Le respect strict de quelques méta-règles, la plus importante étant alors que personne ne détient la vérité, que nous avons droit à l’erreur, à nous tromper, que ce n’est pas grâve, qu’on peut recommencer - c’est, il me semble, un bon antidote à tous « ismes ».
  Comment faire pour ne pas verser dans « l’anti-isme » sans « isme » ?
L’ensemble des « ismes » comprend-il son ‘anti’ ? Si oui, alors on est contre sa propre position parce que l’on est opposé à tous les autres.
  Je laisse ces problèmes aux juristes de la résilience, car il faut par conséquent :
La justice (du Droit), une justice qui soit vraiment « juste », c’est-à-dire la même pour tous.
Je m’étonnerai toujours que certains des (prétendus) libéraux de ce pays, n’aient toujours pas compris que leur « passion » anti-égalitaire (ou anti anti-inégalitaire si vous préférez) faussent leur sens de la justice, qui est une qualité qu’ils placent généralement très haut. C’est qu’ils comprennent le sens du mot « liberté » dont ils se réclament, comme celui de l’égoïsme, de « ma liberté de faire ce que je veux » (dans des limites certes, mais je fais quand même ce que je veux parce que c’est mon droit. Si j’ai envie de polluer, je pollue ! Je paierais une taxe dans ce cas ? La belle affaire. Si je ne la paie pas, je trouverai bien quelqu’un pour attaquer un état aussi inique et démontrer que j’ai raison.)
  Le sens de ce mot de « liberté » a été hélas perverti par la « passion de l’égoïsme » qui anime certains individus, lesquels expliquent que la liberté ainsi comprise, fondement de la propriété, est sacrée et indivisible. La justice devient alors l’instrument technique garantissant les droits de la propriété, et le tour de passe-passe idéologique est joué : au nom des idéaux, l’égoïsme le plus vil est promu au rang de valeur sociale admirable, de modèle.
  Ce modèle m’inspire du dégoût.
C’est pourtant ce modèle qui domine toujours dans les écoles de commerce, dans les cours d’économie néo-classique. There is no alternative. C’est ce que « les économistes qui chauffent la planète » prétendent.
  On fait quoi avec ça ? C’est déjà décidé, voir plus haut :
Néo-libéralisme : à la poubelle
Libéralisme : à la poubelle
(mais aussi, pour faire bonne mesure et distribuer une généreuse ration de baffes, à droite et à gauche) :
Communisme : à la poubelle
Marxisme : à la poubelle.
  Décidemment, l’ami, il ne restera plus grand-chose d’acceptable dans votre monde de la résilience douce et heureuse ?
  Plus de foire d’empoigne ?
  Plus de débats politiques ?

  Il restera des cultivateurs. C'est pas mal ça, des gens qui cultivent la terre. Agriculteur, fermier  : un métier d'avenir je vous dit. Délaissez les écoles d'informatique ou les boutiques de téléphonie mobile, ce n'est pas en bouffant des iPhones que vous serez rassasiés. Apprenez les sciences du vivant, les sciences de la terre, la chimie, un peu de physique, beaucoup de sens pratique, d'observation. Réappropriez-vous les métiers manuels, les slow tech, les slow machins. Réappropriez-vous le temps qui passe à ne rien faire qu'écouter le silence et contempler la pousse des légumes.
  Tout le reste, politique, civilisation, philosophie, foire d'empoigne, viendra plus tard.
  Laissez-vous aller, laissez faire la nature.
Cultivons nos jardins.